Qui suis-je vraiment ? Et que montre-t-on de moi au premier regard ? Entre le signe solaire (notre essence profonde) et l’Ascendant (ce qui se lève à notre naissance), il y a parfois un écart, un flou, un jeu de masques.
C’est dans cette tension que se glisse l’image de soi; entre vérité intime et rôle social, entre spontanéité et protection.
Et si l’ascendant et la maison I étaient des miroirs ? Ou peut-être des costumes ? Et si le Tarot, lui aussi, pouvait nous parler de ce qui se montre et de ce qui se cache ?
L’ascendant : une première impression, mais pas que
L’ascendant est le signe qui se levait à l’Est au moment exact de votre naissance. Il change toutes les deux heures environ, ce qui en fait un point très personnel et précis du Thème astral.
C’est souvent ce que les autres perçoivent en premier chez vous : votre attitude, votre façon d’entrer dans une pièce, votre énergie de départ.
Mais l’Ascendant ne se résume pas à une façade : il décrit votre mouvement vital initial, la manière dont vous prenez contact avec le monde. Il agit comme un filtre à travers lequel vous exprimez, ou parfois cachez, votre nature profonde.
La maison I : le « je suis » incarné
La maison I, ou maison de l’ascendant, est la première maison du Thème astral. Elle correspond à la porte d’entrée de votre personnalité visible, mais aussi à votre corps physique, à votre manière de vous tenir, de marcher, de respirer, de réagir.
Elle parle de votre élan vital, de votre façon d’initier les choses.
Elle est ce moment où vous entrez dans le monde, tout comme un personnage entre en scène. Avec une posture, un rôle, parfois un masque.
C’est aussi une maison de présence au monde : celle qui dit “Je suis”, sans forcément dire “voici qui je suis profondément”.
Miroir ou masque ? Ce que l’on donne à voir
L’ascendant peut parfois devenir une identité de surface, à laquelle on s’attache ou qu’on utilise pour se protéger. Certains le vivent comme un déguisement social : une manière de se rendre acceptable, séduisant, adapté. D’autres s’y identifient tellement qu’ils oublient leur signe solaire.
Exemple : une personne Ascendant Capricorne (rigide, réservée) avec un Soleil en Poissons (sensible, intuitif) peut se sentir prise entre une exigence de contrôle et un désir de fluidité.
Mais ce masque n’est pas forcément un mensonge. C’est souvent un outil d’adaptation. Une première couche.
À nous de savoir si elle nous enferme ou nous protège temporairement.
Et le tarot dans tout ça ? Le Bateleur… ou le Chaos ?
Dans le Tarot de Marseille, la première carte est Le Bateleur : jeune figure à la table ouverte, entre jeu et manipulation, entre pouvoir et illusion. C’est une image parfaite de l’ascendant : prêt à agir, mais encore incertain de qui il est vraiment.
Dans le tarot d’Étteilla, la carte n°1 est Le Chaos. Un désordre originel, une puissance brute, avant toute forme ou structure. Un autre reflet de l’ascendant, vu non comme une posture figée, mais comme un élan fondamental, à apprivoiser.
Le tarot, comme l’astrologie, pose une question plus qu’il ne donne une réponse :
Ce que tu montres, est-ce ce que tu es ? Et si non, pourquoi ?
Comment explorer son image de soi autrement ?
Pour approfondir la relation entre ce que vous êtes et ce que vous donnez à voir, voici quelques pistes :
- Comparez votre signe solaire, ascendant et Lune : trois couches, trois vérités, trois angles.
Suis-je en accord avec ce que je montre ?
- Observez vos réactions spontanées : sont-elles un masque ou une part sincère de vous-même ?
Qu’est-ce qui se rejoue à chaque rencontre ?
- Utilisez un tirage de tarot centré sur l’image de soi :
- Carte 1 : ce que je crois montrer
- Carte 2 : ce que je montre vraiment
- Carte 3 : ce que je cache
- Carte 4 : ce que je pourrais révéler en conscience
Conclusion : mieux se connaître pour mieux s’habiter
L’ascendant et la maison I ne sont ni des pièges, ni des impostures. Ce sont des portes. Des points d’entrée vers la conscience de soi.
Les comprendre, c’est reprendre la main sur son image, sortir de l’automatisme, et choisir comment l’on souhaite exister au monde, avec plus de justesse et moins de défense.
Et parfois, une carte bien tirée, ou un thème bien lu, suffit à faire tomber un masque, ou à redresser un miroir.


